Stacks Image 11627
octobre 2017
15 x 20 cm
122 pages
978-284809-297-83

17 €



Les Ancêtres ne prennent pas l'avion
Pascale Ruffel

Ce que les réfugiés nous disent



« Les réfugiés que je rencontre ont imprimé de leurs récits, de leur visage et de leurs mots ma cartographie du monde. J’ai renouvelé mes représentations liées aux mots Caucase et Caucasiens avec l’histoire des Tchétchènes et des Ingouches, luttant pour ne pas disparaître, engloutis par l’ogre russe. J’ai fait se rencontrer les images de chevauchées exaltées dans la steppe mongole avec un peuple à la langue étrangement chuintante qui tente de préserver une culture millénaire et menacée. J’ai revisité les paysages infinis du Sahara, la campagne aride de l’Irak, la ville surpeuplée et dangereuse de Kinshasa. J’ai goûté le saka-saka congolais, mangé des achaks afghans, dégusté du kootu tamoul. J’ai prononcé des mots arabes, tenté d’apprendre à dire bonjour en Toubou ou en Araméen. J’ai entendu parler des prisons d’Érythrée, des trottoirs de Paris, des camps de réfugiés du Liban. J’ai entendu l’évocation nostalgique des vendanges en Géorgie, les anecdotes cocasses d’une babouchka rebelle, le souvenir angoissant de l’imposition de la burqa. »

Il se pourrait bien qu’en entendant les réfugiés, nous redécouvrions la singularité et la fragilité de la condition humaine, mais aussi la joie profonde que confèrent les rencontres les plus inattendues.
L’humanisation par le langage s’en trouve régénérée, vivifiée pour redonner à la parole sa puissance évocatrice et sa dimension poétique.

Pascale Ruffel est psychologue clinicienne et travaille depuis plusieurs années dans un centre d’hébergement et d’accompagnement pour réfugiés.
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